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Les enjeux du développement des monnaies numériques pour les Banques Centrales
Finance Décentralisée
May 9, 2022

Comment les banques centrales se préparent-elles au développement des MNBC ?

Depuis 2014, de nombreux gouvernements et banques centrales ont entamé des réflexions sur la « tokenisation » de leurs monnaies, c’est-à-dire la transposition du fonctionnement de leurs devises nationales sur des technologies de registres distribués et la représentation des unités/pièces monétaires sous formes de jetons numériques : les tokens.

A l’origine de ce mouvement se trouve le contexte mondial des paiements qui est devenu très concurrentiel ces dernières années, avec l’apparition de nouveaux venus qui bousculent les acteurs bancaires traditionnels : WeChat, Paypal ou plus récemment Revolut ou encore N26.

Au-delà de cette tendance de fond, et avec l’apparition du Bitcoin ainsi que de nombreuses autres cryptomonnaies, les technologies de blockchain et de registres distribués ont prouvé depuis plus de 10 ans leur solidité et leur résilience comme infrastructures de transactions. Elles représentent donc des pistes à explorer pour optimiser et moderniser le fonctionnement des monnaies traditionnelles.

De plus, la forte volatilité des cryptomonnaies a provoqué l’apparition d’un nouveau type de jetons numériques : les « stables coins » (ou « jetons stables »). Ce nouveau type d’actifs numériques a pour objectif de supprimer les fluctuations inhérentes aux cryptomonnaies en arrimant le jeton à une valeur stable comme une devise nationale (1 jeton = 1 $ par exemple).  

L’apparition des stable coins, qui sont émis par des entreprises ou fondations privées non bancaires, et qui ont la stabilité d’une monnaie traditionnelle, engendrent différents risques dont celui de la fragmentation du système monétaire. Ces risques poussent ainsi les banquiers centraux à développer leurs projets de Monnaie Numérique de Banque Centrale (ou « CDBC » pour « Central Bank Digital Currency »).

En juillet 2019, l’annonce faite par Facebook (qui vient récemment de se renommer) de son projet de monnaie numérique, le Libra, a eu un réel effet d’accélération sur les différents projets portés par les banques centrales, du fait du poids de l’écosystème Facebook en termes d’utilisateurs et de valeur.

Enfin il y a de forts enjeux géostratégiques à moyen/long terme de disposer de systèmes de paiements toujours plus efficaces, peu couteux et interopérables, contribuant ainsi à la fluidification des courants d’affaires. La blockchain et ses dérivés, les technologies de registres distribués, sont au cœur de ces enjeux.

Les causes : la montée en puissance des stable coins et des tokens privés

Les principes d’un stable coin

Une des caractéristiques notoires des cryptomonnaies est leur grande volatilité. Le concept de stable coin est donc apparu ces dernières années au sein des écosystèmes blockchain, dans le but de disposer de monnaies ou d’actifs numériques permettant de :

▪ Conserver la valeur et fixer les plus-values dans un actif numérique qui ne fluctue pas ou très peu, sans être obligé de convertir ses avoirs en monnaies traditionnelles (monnaies dites « fiat »).

▪ Avoir une plus grande flexibilité dans l’utilisation d’un portefeuille d’actifs numériques (rapidité de transaction due à l’absence de conversion en monnaie fiat).

▪ Éviter la taxation des plus-values : en effet, toute conversion de cryptomonnaie en monnaie traditionnelle, dans le but de concrétiser une plus-value, est fiscalement imposable. Ce n’est, pour l’instant, pas encore le cas lors d’une conversion en stable coins.

▪ Réaliser des paiements rapides, peu couteux et sans censure : les stables coins s’avèrent des outils efficaces pour les transferts de fonds internationaux. Il est impossible d’empêcher des règlements d’un pays à l’autre pour quiconque utiliserait un stable coin ou plus largement une cryptomonnaie (certains candidats aux élections présidentielles de 2022 mentionnent cette possibilité). Par ailleurs, la société VISA intègre depuis 2021 le stable coin USDC au sein de son infrastructure de paiement

Pour ce faire, un stable coin est adossé (« collaterized » ou « collatéralisé ») à un autre actif traditionnel moins volatil. Il permet donc de bénéficier sur une blockchain des qualités de devises classiques ou de métaux précieux.

Il existe plusieurs catégories de stable coins :

• Basés sur des devises, par exemple :

Le Lugh (EUR-L), lancé en mars 2021 par le groupe Casino et basé sur la blockchain française Tezos

• Basés sur les matières premières (Tether Gold, PAX Gold…),

• Basés sur d’autres crypto-monnaies (Le projet Maker et son stable coin DAI par exemple),

• Basés sur un algorithme : le Terra (UST) dont la stabilité est assurée par un algorithme de minage ou de destruction du collatéral,

• Basés sur un panier de stable coins et d’outils financiers : le Reserve Dollar (RSV).

En termes de capitalisation, les stables coins les plus importants sont :

• USDT (Tether) : 71 milliards de dollars.

• USDC (Consortium administré par Coinbase USA et Circle) : 32 milliards de dollars.

• BUSD (Binance – Chine) basé sur le dollar : 13 milliards de dollars.

• DAI (stable coin privé géré par le protocole de finance décentralisée Maker) : 6,5 milliards de dollars.

• Le premier stable coin Euro, le Stasis (EUR-L) arrive au-delà de la 20ème place pour un peu plus de 100 millions de dollars. La principale raison pour laquelle les stable coins euros manquent de liquidité vient du fait qu’ils ne sont pas encore listés sur les principales plateformes d’échange (Binance, Coinbase, Kraken …) ou sur des protocoles de finance décentralisée (Maker, Curve, Aave…).

Mi-2021, les stable coins représentaient plus de 8 % de la capitalisation de l’ensemble des cryptomonnaies. Leur capitalisation dépasse actuellement les 135 milliards de dollars et celle-ci connaît une croissance importante (465 % en un an). Chaque jour, il s’échange environ 40 à 50 milliards de dollars en stable coins (source : société d’analyse Kaiko).

Ces stable coins sont conçus, émis et gérés sur des blockchains par des entreprises ou associations privées qui échappent à la réglementation et à la supervision bancaire et de ce fait ils comportent un certain nombre de risques du point de vue d’une monnaie traditionnelle supervisée par une banque centrale.

Les risques associés aux stable coins

Avec l’apparition des « stable coins » privés, les banquiers centraux ont identifié plusieurs risques inhérents à leur utilisation, les poussant à développer leurs projets de Monnaie Numérique de Banque Centrale :

• Les risques de fraude

Aujourd’hui les grands trafics illégaux utilisent en fait assez peu les monnaies virtuelles du fait de leur extrême volatilité. La montée en puissance de stable coins non régulés démultiplie ces risques en rendant ces monnaies attractives pour de l’évasion fiscale et du blanchiment. De plus, ces stable coins étant émis et opérés par des organisations privées (lire également le paragraphe Libra/Diem ci-dessous), il y a un risque que la garantie des droits liés à la protection des données personnelles ne soit pas assurée et que ces dernières soient détournées ou utilisées à mauvais escient pour interdire l’utilisation du stable coin ou d’un crédit libellé en stable coin.  En effet, à titre d’exemple, l’opérateur d’un stable coin privé non régulé pourrait tenir compte de façon non transparente de critères discriminants et non équitables basés sur les données de profil utilisateur dont il dispose pour faciliter (ou pas) l’utilisation du stable coin ou l’obtention d’un crédit libellé dans ce stable coin...

• Les risques d’instabilité financière

Un stable coin fonctionne sur un principe de fonds de réserve : pour un coin émis, il y a une unité de de monnaie fiat versée dans le fonds. Ainsi une forte demande sur un stable coin pourrait provoquer une sorte de « bank run » sous la forme d’un transfert de liquidités des banques vers le fond de réserve.

De plus les stable coins peuvent provoquer des phénomènes de déstabilisation pour les pays dont la monnaie souveraine est vulnérable. Dans certains pays d’Asie ou d’Amérique du Sud, de nombreux habitants payent déjà en stable coins, concurrençant la monnaie locale dans laquelle la confiance s’est effondrée. Le risque de perte de souveraineté monétaire pour ces pays est donc réel.  

Libra/Diem : l’accélérateur

Le 18 juin 2019, Mark Zuckerberg, président de Facebook, annonce le lancement du projet Libra. Ses objectifs sont résumés dans le livre blanc du projet : « La mission de Libra est de développer une devise et une infrastructure financière mondiale simple, au service de milliards de personnes ».

Ainsi, Facebook, renommé   depuis peu, ambitionne de proposer à ses utilisateurs un système de transfert d’argent via smartphone « aussi simple et rapide que l’envoi d’un message ». Rappelons que le nombre d’utilisateurs quotidiens de Facebook s’élevait, au 2eme trimestre 2021, à 1,9 milliards de personnes. Si l’on inclut Whatsapp et Messenger, les chiffres s’élèvent à près de 2,7 milliards. En association avec une trentaine d’entreprises de stature mondiale (du moins au début du projet : Visa, Mastercard, Paypal, Ebay, Booking.com, Vodafone, Spotify, Illiad …), ce système de transfert d’argent promet peu ou pas de frais, quel que soit le pays du destinataire (sous réserve que Facebook y soit présent). Cette monnaie permettrait également de consommer les services de toutes les sociétés faisant partie du projet.

Ce projet se positionne donc comme un « stable coin », résolvant ainsi les problèmes majeurs des cryptomonnaies en proposant une monnaie numérique pouvant assurer un fort volume de transactions et conservant une valeur stable, notamment dans les pays où une majorité d’habitants ne disposent pas de compte bancaire.

Cependant l’annonce du Libra a déclenché une importante réaction des banquiers centraux, régulateurs et responsables politiques à travers le monde, inquiets des risques de fragmentation du système financier, de blanchiment d’argent ou concernant la protection des données personnelles

En effet Facebook, par la taille de son écosystème, a le potentiel pour créer une monnaie de détail concurrente des grandes monnaies mondiales et utilisable au quotidien par les particuliers. Avec une entreprise privée pouvant contrôler des flux monétaires à l’échelle mondiale et de fait concurrencer le rôle d’une banque centrale, le risque systémique est alors beaucoup plus réel et avéré qu’avec le Bitcoin.

Devant cette forte résistance des institutions, le géant des réseaux sociaux, sous la pression des états et à la suite de la défection d’un certain nombre d’entreprises (Visa, Mastercard et Paypal notamment), a dû réviser sa copie au mois de décembre 2020 en renommant le projet « Diem » (le jour en latin) et en revoyant à la baisse son ambition initiale. Le lancement du Diem (adossé au dollar américain) devrait avoir lieu en 2022, dans un premier temps aux Etats-Unis.

L’exemple de Facebook illustre bien les risques associés à la montée en puissance des devises privées digitales et a eu un effet d’accélération sur les travaux menés par les banques centrales.

Qu’est-ce qu’une Monnaie Numérique de Banque Centrale (MNBC)

Avant toute chose, il est important de garder en tête que les monnaies nationales sont aujourd'hui déjà largement numériques et sans réserve physique. La monnaie fiduciaire, incarnée par les pièces et billets que nous utilisons, ne représente qu'un tout petit pourcentage de la masse monétaire en circulation, elle-même principalement virtuelle sous forme d’écritures en comptes.

Quels objectifs ? Quels enjeux ?

L’enjeu attaché à la création d’une Monnaie Numérique de Banque Centrale (MNBC) va donc au-delà de l’objectif de transposer le fonctionnement d’une monnaie fiat sur une technologie de de type blockchain, la transformant ainsi en une pseudo cryptomonnaie. Il est de rénover un système monétaire existant en l’adaptant à de nouvelles technologies qui lui permettront de répondre aux besoins de rapidité, fluidité et sécurité sans cesse croissants d’un monde connecté et globalisé et d’éviter les risques associés à l’utilisation massive de stable coins privés.

Une MNBC serait donc ainsi une monnaie fiduciaire cryptographique, qui ne présenterait aucune différence avec la monnaie officielle classique, en dehors de ses formes d’émission et de circulation qui dépendraient directement de la banque centrale, sans passer par les banques « classiques ».

Selon les pays, les objectifs et les enjeux attachés à la création d’une MNBC sont multiples :

• Pour les pays dont le système bancaire est pleinement développé, une MNBC représente une alternative au cash,

• Pour les pays peu bancarisés, l’utilisation d’une MNBC (notamment via smartphone) permettra une plus grande inclusion financière des citoyens (accès aux comptes et au crédit).

Mais quelle que soit la maturité du système bancaire d’un pays, une MNBC porte de nombreuses ambitions :

• Une meilleure efficacité et sécurité dans les paiements domestiques et internationaux,

• L’assurance, pour les ménages et les entreprises, d’un accès permanent sous forme électronique à la monnaie ayant cours légal, dans un contexte de diminution des transactions fiduciaires/cash,

• Une alternative publique en cas d’adoption massive de stable coins privés (cf. Diem/Libra),

• Une certaine stabilité financière et optimisation de la politique monétaire (il ne serait plus nécessaire de passer par l’intermédiaire des banques pour conduire des opérations d’assouplissement quantitatif et injecter de la monnaie dans le système économique),

• Une lutte plus efficace contre le blanchiment d’argent.

Les travaux sur la mise en place de ce nouveau type de monnaie font aussi prendre conscience aux banques centrales des effets de bord transnationaux potentiels sur le système financier, poussant ainsi un certain nombre d’entre elles à collaborer pour établir des règles communes et augmentant d’autant plus les délais de mise en œuvre. De même à un niveau national, un cadre légal robuste et clair est un prérequis essentiel pour toute banque centrale souhaitant émettre cette nouvelle forme de monnaie.

La complémentarité Stable coins et MNBC

L'argent « moderne » est une combinaison d'argent public et privé. L'argent public comprend les espèces émises par les banques centrales et les créances numériques des banques centrales. La monnaie privée comprend les créances sur les dépôts des banques commerciales. Alors que le secteur public protège la stabilité de l'argent, jusqu'à 95 % de l'argent qui constitue les économies développées est privé. Cette façon d’envisager le système monétaire remonte à près d’un siècle.

Les monnaies numériques stabilisées (MNBC, stable coins privés) introduisent une réelle modernisation de l’argent et du transfert de valeur. Réussir cette transformation nécessitera un juste équilibre entre les secteurs public et privé. Les pays qui accorderont trop d'importance à l'approche publique finiront probablement par ne pas parvenir au niveau attendu par les acteurs du marché, ni à favoriser les initiatives innovantes. Ils ne seront également pas en mesure de favoriser le développement des acteurs de la fintech de demain.

Les MNBC et les stable coins sont donc de puissants compléments et non des substituts. Le secteur public pourrait se concentrer sur l'émission de pièces numériques et la livraison d'une monnaie saine, tandis que le secteur privé pourrait construire des flux et des applications.

Un mouvement mondial

D’après l’étude de la Banque des Règlements Internationaux de janvier 2021, une soixantaine de banques centrales ont entamé des programmes d’études sur la mise en place d’une MNBC. Ces travaux commencent à passer du stade de la recherche conceptuelle à des expérimentations pratiques pour certaines d’entre elles.

Les banques centrales travaillent sur deux principaux concepts opérationnels :

• Les applications de détail, où les MNBC peuvent être détenues directement par les citoyens et les entreprises sous forme de liquidités numériques.

• Les applications interbancaires ou de gros, où l’utilisation des MNBC est limitée aux institutions financières, notamment pour les transactions interbancaires et le règlement financier.

Cartographie des projets de Monnaies Numériques de Banques centrales :

Source : BIS working paper, No 880, August by Auer, R, G Cornelli and J Frost- 2020.

Les projets de MNBC de détail semblent être plus avancés dans les économies émergentes, l’inclusion financière de citoyens pour leur permettre d’accéder facilement aux comptes et aux crédits étant le résultat attendu.

Les applications interbancaires ou de gros sont principalement menées dans des économies plus avancées, avec des systèmes interbancaires et des marchés de capitaux plus développés.

Monnaie Numérique de Banque Centrale et cryptomonnaies

Plus de 88 % des projets MNBC, en phase de test ou en production, utilisent la blockchain comme technologie sous-jacente.

Alors qu’une blockchain n’est pas toujours nécessaire pour créer des jetons numériques, cette technologie apporte plusieurs avantages pour les développements d’une Monnaie Numérique de Banque Centrale, notamment :

• Une plateforme intégrée conçue pour partager de la valeur et transférer la propriété de façon sécurisée, ce qui est essentiel pour de l’argent numérique.

• La possibilité de programmer des instruments monétaires, via des « smart contracts », permettant de déclencher des règlements automatiques en fonction de conditions préprogrammées.

• Des pistes d’audit transparentes.

• Des fonctions de confidentialité configurables.

• Accroître l’interopérabilité avec d’autres actifs numériques sans avoir recours à un tiers centralisateur (principe de « swaps atomiques »).

Les enjeux géopolitiques

Une monnaie souveraine fonctionnant sur une blockchain va donc acquérir un certain nombre d’avantages dans son utilisation, par rapport à d’autres qui vont prendre plus de temps à moderniser leur fonctionnement. De ce fait, une MNBC peut renforcer la position d’une monnaie, et devient ainsi un enjeu géopolitique.

Pour les grands états, la course aux MNBC est donc lancée. La Chine a ouvert la compétition en lançant le Yuan numérique. Le Japon, la Corée du Sud, les USA et quelques pays d’Europe ne disposant pas de l’Euro lui emboitent le pas.

En France, Bruno Lemaire avait demandé à la Banque de France de penser au sujet. Aujourd’hui, des réflexions sont lancées entre des banques (HSBC, Société Générale), des sociétés de conseil et des partenaires techniques.

La monnaie numérique deviendra à terme un enjeu stratégique pour les états et les zones monétaires. Cet enjeu diffère selon la force de la monnaie :

Les zones fortes : conserver un leadership dans le système financier mondial

Les zones Dollars et Euros sont largement protégées par leur statut de réserve ou de puissances économiques régionales. Dans ce cas, l’enjeu est celui de la place de la monnaie dans le commerce mondial et dans les systèmes financiers. Si aujourd’hui le Dollar fait office de réserve mondiale, l’Euro peut-il se permettre de se faire reléguer dans un espace économique où il serait concurrencé par des monnaies numériques ayant pris la place, notamment par le Dollar et la monnaie chinoise ?

Les zones émergentes ou faibles : maintenir la souveraineté face aux grandes puissances ou aux monnaies privées

Dans d’autres pays, où les systèmes monétaires sont sujets à de fortes volatilités, les habitants sont soumis à un réel risque d’hyper-inflation, détruisant parfois en quelques semaines les économies d’une vie. Le recours aux stable coins et même plus largement aux cryptomonnaies permet de sécuriser les fonds. Les stable coins deviennent un substitut, voire un concurrent à la monnaie nationale, faisant peser le risque de perte de souveraineté pour un état.

Ceci est la conséquence, en général, d’une perte de confiance réelle dans la monnaie locale. Un des derniers exemples en date est le Liban ou la livre est sujette à d’extrêmes dévaluations et les habitants n’ont plus accès à la totalité de leurs dépôts. Également, dans certains pays d’Asie ou d’Amérique du Sud, de nombreux habitants payent déjà en stable coins.

Dans le monde, près de 200 millions d’habitants détiennent un compte sur des plateformes d’échange, en hausse de près de 100 % sur un an. Ces monnaies sont donc en train de trouver leur marché et leur usage s’étend jour après jour. Certains cercles d’économistes prévoient déjà que des petites nations pourraient considérer de remplacer leur monnaie par un « digital dollars ».

Pourrait-on imaginer la même chose avec un « Digital Euro » ?

                       

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