Bien sûr, le télétravail n’est qu’une facette du Future Of Work. Force est de constater pourtant qu’il s’agit d’un mode d’organisation du travail que les entreprises ne peuvent plus ignorer. Nous avons souhaité creuser ce sujet en l’abordant du point de vue de la marque employeur. Dans quelle mesure la possibilité de travailler de chez soi est devenue un argument clé pour attirer les talents et les fidéliser dans l’entreprise ? Eléments de réponse avec Matthieu de la Thébeaudière Directeur Opérationnel Randstad, Jacques Raud, dirigeant du cabinet de recrutement Capucine & Associés et Jessica Djeziri Chief People Officer chez Ornikar.
La première urgence est de passer d’une logique de télétravail à une logique de télétravail choisi. Cela implique d’abandonner l’idée d’une organisation 100% télétravail. « Il est essentiel de créer du lien entre les collaborateurs. De trop nombreux salariés ont souffert du manque de relations avec leurs collègues pendant la crise » explique Matthieu de la Thébeaudière Directeur Opérationnel Randstad.
Et demain, ce télétravail choisi sera basé sur la liberté du lieu de travail. Pour attirer et fidéliser les talents, il n’est pas question d’imposer quoi que ce soit mais bien de valoriser la liberté et la confiance. Les collaborateurs doivent pouvoir choisir leur le lieu de travail non pas en fonction des contraintes sanitaires mais bien en fonction des modes d’organisation de leur entreprise et des missions à réaliser.
Chez Ornikar, le remote-first a toujours été valorisé. « Nos salariés ont la possibilité de travailler depuis leur domicile, ou depuis un autre lieu, avec la possibilité de se rendre au bureau un jour par semaine » détaille Jessica Djeziri Chief People Officer chez Ornikar. Jessica Djeziri explique que la massification du télétravail n’a pas entamé la productivité des équipes : « malgré le contexte extrêmement difficile de cette crise sanitaire, nous avons constaté que nous étions toujours aussi efficaces. » Face à ce constat, l’équipe RH d’Ornikar a revu sa politique de télétravail et a publié une charte de télétravail qui permet d'ouvrir des offres d’emploi à des profils en dehors de la région parisienne.
Pour la CPO, le télétravail est donc, non seulement un moyen d’attirer des talents mais surtout une façon d’élargir le scope de rayonnement de la marque employeur d’Ornikar : « le recours au télétravail est une des façons de mener la guerre des talents que toutes les scale-ups connaissent, en réussissant à recruter et fidéliser des candidats très sollicités par le marché où qu’ils se trouvent. »
Il faut dire que la flexibilité au travail est une attente forte chez les collaborateurs. « Les talents souhaitent pouvoir travailler à distance, de chez eux ou d’ailleurs. Mais ils souhaitent aussi bénéficier d’horaires adaptés avec la possibilité de commencer plus tôt le matin pour finir plus tôt le soir et inversement ou encore de pouvoir monétiser leurs RTT » explique Matthieu de la Thébeaudière Directeur Opérationnel Randstad.
En parallèle, l’entreprise doit adapter son mode de management pour être pleinement alignée avec les promesses induites par la flexibilité. Prôner le télétravail ou l’hybridation du travail ne suffit pas à attirer les talents et les retenir. Les valeurs des managers doivent incarner ce positionnement. « Ce type d’organisation du travail implique un management davantage basé sur la confiance que sur le contrôle » poursuit Matthieu de la Thébeaudière.
Enfin, le dirigeant doit veiller au bien-être de ses collaborateurs. C’est un élément clé de la marque employeur et un axe fondamental des enjeux liés au Futur Of Work. Une organisation basée sur le télétravail ou le flex-office peut générer du stress. Il faut donc accompagner. Et cette étape doit commencer dès la signature du contrat. L’intégration d’un nouveau talent est un axe fondamental de la marque employeur. « L’onboarding est un levier fondamental du Future Of Work » analyse Jacques Raud, le dirigeant du cabinet RH Capucine & Associés, spécialiste du recrutement et de l’accompagnement des métiers IT et Digital. « Il est essentiel de stimuler l’engagement collaborateur dès qu’il a validé son entrée dans l’entreprise. Un candidat qualifié et motivé, s’il est bien accompagné, sera un salarié heureux et engagé » souligne le dirigeant du cabinet de recrutement Capucine & Associés.