Ouvert, dynamique, émergent ? Tels sont les qualificatifs prononcés par les acteurs clés (corporates et startups) du monde de la fintech et de l’insuretech en Auvergne Rhône Alpes lorsqu’on leur a demandé de qualifier l’écosystème dans lequel il évoluait. Ces interviews ont été menés dans le cadre de l’étude « Fintech et Innovation en région AURA » réalisée par le HUB612 en partenariat avec Kleinblue en novembre 2020. Nous revenons ici sur les principaux enjeux auxquels font face les acteurs de notre territoire et sur la façon dont l’écosystème FinTech régional est perçu par ses principaux intéressés.
Les startups FinTech régionales bénéficient d’un territoire attractif
Après avoir analysé les principales tendances d’innovation, nous avons demandé aux dirigeants d’entreprises FinTech et aux acteurs corporates régionaux de nous décrire l’écosystème dans lequel ils évoluaient. L’attractivité du territoire Auvergne Rhône Alpes a été majoritairement prônée. Xavier Rouhaud, cofondateur de la startup InsureTech Swikly, s’est ainsi dit fier et heureux de développer son activité depuis Lyon. “Ce positionnement géographique est pour nous stratégique car il offre à nos équipes une réelle qualité de vie. Quant aux recrutements, nous n’avons jamais rencontré de difficulté. Au contraire, Lyon exerce un réel pouvoir d’attractivité auprès des candidats !” admet-il.
Pour Frédéric Lacombe Digital Champion à la Caisse d'Epargne Rhône Alpes, cette attractivité s’explique notamment par la situation géographique : “Située en zone frontalière, dotée d’un excellent réseau de transport et d’atouts touristiques indéniables, la région Auvergne Rhône Alpes attire de nombreux talents. C’est un point positif pour les startups FinTech qui choisissent de se développer et de recruter ici", précise-t-il. Côme Fouques, CEO de Georges.tech et Sébastien Beyey, CEO d’Agicap (qui a recruté 90 collaborateurs sur Lyon en quelques mois) confirment cette idée : “En ce qui concerne le recrutement, être un acteur régional est plutôt un atout, contrairement aux idées reçues ! Certes le pool de candidats est plus restreint, mais le taux de conversion est exceptionnel.” Pour Christophe Méheut, cofondateur de la startup Road-b-score, la localisation géographique est également un atout pour les FinTech locales qui souhaitent s’internationaliser : “Lyon offre des perspectives horizontales, on regarde plus facilement vers la Suisse et l’Allemagne, qui sont des portes d’entrée vers le marché international” expose-t-il.
Mais l’écosystème FinTech rhônalpin doit encore gagner en maturité et se structurer
Néanmoins, force est de constater que les dirigeants des deux scaleups FinTech lyonnaises, Agicap et Georges.tech, apportent quelques nuances à cette vision positive de l'écosystème régional. Sébastien Beyet admet en effet qu’être un acteur lyonnais peut parfois desservir la visibilité de son entreprise dans la mesure où Paris demeure le centre des décisions médiatiques, politiques et économiques. Côme Fouques, quant à lui, qualifie l’écosystème FinTech régional d'émergent et regrette l'absence d'une première génération de scaleups à succès. “Cela nous oblige à aller chercher des retours d'expérience dans l'écosystème parisien", explique-t-il en évoquant sa récente phase de recrutement massif : “Nous sommes passés de 30 à 100 salariés en très peu de temps et je n’ai pas pu parler de ces problématiques d'hyper croissance avec d'autres acteurs lyonnais” regrette-il.
Il est certain que l'écosystème FinTech régional doit encore gagner en maturité et se structurer davantage pour permettre à la première génération de scaleups à succès de nourrir le développement de la prochaine génération de startups FinTech. Une chose est sûre : les actions menées par le HUB612 tendent clairement dans cette direction ;)