Selon la manière dont nous les recensons, l'écosystème fintech en France compte un plus ou moins grand nombre de startups. Si nous retenons le décompte de l'association France Fintech, alors nous pouvons nous arrêter sur 500 à 600 startups Fintech dans l'hexagone.
En 2020, ce segment de marché de l'innovation tech et entrepreneuriale est resté très favorable à l'éclosion et au développement de nouveaux acteurs. Il s'est maintenu comme le deuxième secteur en terme de levées de fonds.
En 2019 près de 700M€ avaient été levés par les startups de la fintech / insuretech en France. En regardant au delà de nos frontières, les fintech avaient levé 7 milliards au niveau européen, 17 milliards aux Etats-Unis et 6 milliards en Asie. La France représente donc environ 12% du marché européen (soit à sa place dans le PIB Européen).
En regardant dans le rétro, le 1er trimestre 2020 est parti sur les chapeaux de roues ( > 250 M€ de fonds levés). Les startups ont ensuite rencontré un véritable trou d'air lié à la crise sanitaire, tous secteurs confondus. A partir de l'été 2020, les investisseurs sont revenus et les annonces de financement se sont enchainées. Cette année 2020 a notamment vu le renforcement des investisseurs chinois et américains dans les captables des fintech françaises.
Ainsi, à la fin de l'année, plus de 810 millions d'euros avaient été levés pour plus de 60 opérations au total.
Toujours en descendant un peu plus profonds dans les chiffres, sur l'année 2020, on recense environ 30 tours supérieurs à 1,5 million d'euros. Au total, ces levées importantes représentent un cumul de 380 millions d'euros soit prêt de 55% du montant total des levées.
Les big levées du secteurs ont été trustées par les activités NEOBANK / META & PAYMENT. La dernière actu de Lydia vient encore renforcer cette tendance. Dans cet échantillon, on relève 2 insuretech affichant des tours supérieurs à 20 millions d'euros (dont Luko à 50M€). Ensuite viennent les startups du #SaaS-Fintech du #Reward, #Wealth puis #Crypto.
Au fur et à mesure, notre écosystème FinTech voit grandir de très belles pépites, même si la densité est moins forte que chez certains de nos voisins, notamment l'Angleterre. Il aura nécessité du temps pour que des grandes startups de la fintech structurent le paysage. Maintenant, la France dispose de role-models et de success stories qui devraient permettre d'inciter les créations et les investissements. Même si on le voit, les plus grandes startups se font racheter petit à petit par les acteurs financiers historiques.
Le marché fintech français reste relativement dur à pénétrer à cause d'un monde bancaire très structuré et concentré autour de très grands groupes. Cependant, les usages des consommateurs évoluent et les propositions de valeurs des acteurs fintech séduisent de plus en plus les utilisateurs, que ce soit en B2C ou B2B, en particulier sur le segment SMEs.
Le salut pour les startups de la fintech française peut donc venir de son écosystème européen, homogène en terme de régulation et également assez volontaire maintenant sur les sujets liés à l'open banking. Avoir acquis une première base client solide en France peut donc être un socle pertinent pour un développement international à l'échelle européenne.
La France pourrait être un bon marché pour éclore et se projeter. 2021 nous montrera si ceci est renforcé par un effet brexit dans le monde de la fintech, qui limitera certains acteurs anglo-saxons naissants à cause de la fin de l'European passport.
En plongeant dans les deux indices qui recensent les belles entreprises du digital, nous nous apercevons que 11 fintech / insuretech sont présentes dans le FT120 (NeoBank, SaaS-Fintech, InsurTech, Debt, Crypto). Parmi ces 11, 3 ont levé cette année.
Un peu moins de la moitié d'entre elles ont poussé les portes du Next 40.
Voici quelques unes des tendances à suivre pour 2021, mais l'année nous réservera sans doute des surprises.